Les moulins

Un fleuve, l’Orne, et son petit affluent, la Guigne, délimitent la commune à l’est et au sud. Durant plusieurs siècles, ces cours d’eau ont fourni l’énergie pour faire tourner les meules de moulins à grain nécessaires à l’existence de la population. Les aménagements construits demeurent ou se devinent encore, barrage sur l’Orne, bâtiments préservés ou pans de murs ruinés, succession de biefs par endroits maçonnés, chute d’eau créée pour la roue, pierres meulières enfouies.

Le petit moulin de Bully

Dotée d’un débit relativement régulier, la Guigne a compté, au cours de sa longue histoire, jusqu’à 15 moulins sur les 10 Km de son parcours. Le petit moulin de Bully est le dernier avant la confluence avec l’Orne. Il est encore après-guerre une annexe du grand moulin voisin situé sur l’Orne. Le bief amenant l’eau au moulin est partiellement visible.

Iconographie : La Guigne et le bief du petit moulin de Bully. Cliché P. Coftier.

La minoterie de Bully

La minoterie de Bully témoigne de la volonté de passer de la production autarcique de farine à une histoire industrielle dont témoigne la dimension des installations conservées. L’impressionnante chaussée du moulin barre le fleuve, les roues métalliques subsistent. Une salle des machines dont la haute cheminée a disparu témoigne d’un bouleversement technique : l’abandon de l’énergie hydraulique au profit de la machine à vapeur pour mettre en mouvement la machinerie de l’usine. Amédée Anger, le dernier meunier, fut maire de la commune de Bully de 1904 jusqu’à sa mort en 1960.

Iconographie : La minoterie de Bully. Carte postale début XXe siècle signée par le meunier, Amédée Anger. Coll. Pierre Coftier.

Le moulin à Voide

A Feuguerolles, la rue du Moulin à Voide doit son nom à une plante cultivée en Normandie depuis le Moyen Âge, connue également sous le nom de pastel des teinturiers (appellation scientifique : isatis tinctoria). Les feuilles de la voide fournissent un colorant bleu utilisé en teinturerie jusqu’au XIXe siècle avant d’être supplanté par l’indigo.

Le broyage des feuilles de voide n’est pas fait dans les vallées par les moulins à grain de la Guigne ou de l’Orne. Le moulin démontable utilisé sur le lieu de culture est un manège actionné par un cheval qui fait tourner une meule sur un cercle de pierres, à l’image du tour servant à écraser les pommes.

Iconographie :

  • Moulin à pastel. J.-A. Barral, Henry Sagnier, Dictionnaire d’agriculture, t.4. Paris, Hachette, 1892.Coll. Michel Vivier.
  • La voide en fleur. Cliché Jardin Conservatoire, Saint-Pierre-sur-Dives.

Textes de Pierre Coftier

Pour en savoir plus :

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